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La vie en vrac
18 avril 2007

Etant donné que ça fait un moment que je n'ai pas

Etant donné que ça fait un moment que je n'ai pas fait de mise à jour, je mets le début d'un petit truc que j'ai écrit, oui je n'ai pas le temps de réfléchir à autre chose, j'ai des exams, moi, mesdames messieurs u_u Voici donc le début de quelque chose qui deviendra, avec le temps, plus grand:

shadow

Une page blanche qu’on bousille de pensées, d’idées fausses et d’imaginaire. On se construit un personnage dont le prénom est Nicolas, Marc ou Jean, pour ne pas le personnaliser, pour ne pas l’effrayer. On lui colle une histoire irréprochable par laquelle on pourra l’analyser, le persécuter. On respire un bon coup et on s’y jette. Entrer dans la tête d’un fou fait-il de nous un fou ?

Le silence, l’illusion et le paraître forçaient ma vie de façon diplomatique. Je m’y pliais comme un enfant dit bonjour au marchand, comme l’éloquence d’un regard foudroie l’amoureux mielleux.

Le plafond m’observe, me scrute, me répugne. Les mûrs se resserrent, ma gorge défaille. Mes yeux, ennemis numéro un de mes pensées, n’ose pas se fermer devant ce spectacle ahurissant. Je me tais, l’air certain que quelque chose va arriver, que les non-dits surgiront avec fracas dans mon crâne qui ne s’alimente plus. L’empressement se ressent sous ma peau, il bout, me donne chaud. La folie peut-être ? L’étrange idée que tout fout le camps, que la sueur sur mon front n’est que le résumé de ma vie : un coup de chiffon et le néant.

C’est ce qu’elle a fait. Secrète et impérieuse, elle s’est enfuie comme la larme au coin de son œil en me disant Adieu. La froideur affrontant les responsabilités. Elle m’a tué sans le savoir.

Marie, ce prénom pur et innocent se reflétait sur son visage. La douceur de sa peau me faisait frissonner. Je respirais son être pour mon besoin corporel. Etrange image pour un anarchiste de carrière. Journaliste avant le gouffre. Dans ce métier, tout n’est qu’envie. Les hommes se battent pour un scoop, un meurtre, une victoire, les deux derniers étant liés, parfois.

Et déjà j’occulte l’être aimé. Peut-on vivre pour quelqu’un ? L’aimer tellement qu’on oublie sa propre vie. Peut-être était-ce elle, ma vie. J’y repense avec conviction.

Restons à l’essentiel : mon meurtre, qui est la cause de mon insomnie. Les mots frappent, déchirent, tranchent et pourtant, rien n’est matériel. Meurtre est sûrement inapproprié quand mes poumons se remplissent encore mais lorsque le mot « quitter » a entravé notre conversation, quand ses pas se sont dirigés vers la porte pour ne jamais revenir en arrière, mon âme s’est tue, comme si plus rien n’avait d’importance désormais. Je suis mort un jeudi du mois de mai, le 7 exactement. Aujourd’hui.
Les quelques minutes avant que minuit sonne me fascinent. Que se passe-t-il une fois qu’on est mort intérieurement ? Revit-on ailleurs ? Ou est-ce les rêves qui prennent le relais ? Je ne dors pas et l’odeur du vide entre dans mes narines. La plafond se rapproche peu à peu, toujours naïf, je me dis qu’elle va revenir, que c’est une conspiration, qu’on m’en veut personnellement, qu’on vient de jouer avec mes sentiments. Le cœur ouvert, encore battant et rempli de sang, je le sens enfler. Les mots s’affairent, ils se battent, couvrent ma bouche de honte. Je chante doucement pour oublier, même si les notes dérangent la pièce dans laquelle je divague. Les fenêtres closes laissent filtrer la lumière de la nuit, des lampadaires posés de chaque côté de la route. J’entends le crissement des pneus d’une voiture et je m’assois sur le lit pour faire tourner ma tête. Comment une seule journée peut renverser votre vie à jamais ? C’est étrange comme mon corps me dérange. Lourd et douloureux, je le sens peser sur mon âme. Les jambes flageolantes, j’essaie de me lever. Les larmes se laissent aller sur mes joues, ma bouche se crispe d’étonnement.

Le saviez-vous? Les dauphins peuvent se reconnaître dans un miroir.

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