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La vie en vrac
11 juillet 2006

Dans le miroir, le problème s'agrandit. Je sens

Dans le miroir, le problème s'agrandit. Je sens l'ivresse envahir mon esprit. Les larmes coulent sans même y penser, peut-être la peur de l'immensité. Qui sait?

Encore une journée qui vient de passer, dépourvue d'évènements. Le soleil s'est couché avant moi et les oiseaux ne chantent plus. Peut-être attendent-ils quelque chose eux aussi. Ou suis-je déjà devenue folle sans que je le sache? La solitude a fini par avoir raison de moi, moi, qui n'en ai plus, justement. La tasse de café, déposée sur la table du salon, n'est plus chaude et le mégot dans le cendrier ne fume plus. Le monde a tourné sans m'attendre car je ne me suis pas accrochée à lui. J'ai omis cet aspect, une erreur que je n'aurai pas dû commettre, mais la lassitude du genre humain n'est pas donné à tout le monde. Moi, c'est différent, je vis avec depuis ma naissance. Alors j'attends. J'attends que les choses changent, que l'Amour ravive le présent et que le sourire se redessine sur mon visage. J'attends que la vie au coin d'une rue m'éclabousse de bonheur et que les pensées qui se bousculent dans ma tête cessent de me hanter sans me soucier des conséquences.

21h. Le téléphone sonne. Ma meilleure amie, encore. L'invitation à une soirée bidon dans l'appart d'un copain est le sujet principal de cette conversation sans fin. 22h serait l'heure de ma métamorphose. J'accepte, sans trop savoir pourquoi. Sûrement cette satanée curiosité. A peine raccroché, je m'enferme dans la salle de bain et me prépare soigneusement. Je vérifie chaque partie de mon corps minutieusement afin de ne rien oublier. La maquillage sur mon visage cache la fatigue que j'ai accumulé durant ma courte vie et ma jupe bien trop courte me fait ressembler à une pute. Ce soir sera le grand soir. Celui de ma libération.

Nous sommes arrivées en retard. Mais il faut avouer qu'il n'y a pas d'heure dans ce genre de fête. La porte, même plus fermée, laisse entrevoir les gens qui se bousculent pour entrer et sortir. Des personnes que je ne connais pas. Alors que mon amie va rejoindre la foule, je m'installe sur la banquette près de la fenêtre. Une fille m'accoste par surprise. Une danse, peut-être? Sans me laisser réfléchir, elle m'entraine sur la piste et m'entour de ses bras menus. Collée contre moi, elle me chuchote son prénom à l'oreille. Un prénom tout aussi délicieux que son allure. Son regard accompagne ma bouche en mouvement et sans m'en aviser, ses mains se retrouvent sur mes fesses. Je ne réagis pas. Mais la musique, déjà finie, fait séparer nos deux corps pourtant si proches. Je retourne m'asseoir sans me préoccuper d'elle mais je la vois qui me suit. Elle s'installe à mes côtés et tente de m'effleurer la bouche. Je recule spontanément. Ses yeux ne me lâchent plus. Je me lève alors et sors de l'appartement pour me retrouver dehors. Le froid se fait sentir dans mon cou dénudé. Je fouille dans ma poche pour y sortir une cigarette que je ne tarde pas d'allumer. Je commence alors une marche dans les rues presques noires. La fuite est donc la seule chose que je réussis à merveille?

Peut-être est-ce moi que j'attends, finalement.

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Commentaires
C
Merci ma demoiselle :blush:
A
Pour quelqu'un qui manquait d'inspiration encore ce matin...<br /> Il m'a foutu une drôle d'impression -encore- , ce texte, j'aime beaucoup !
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